Des Van Gogh en Provence, il n'y en a pas, bien que le rouquin genial ait realise 350 tableaux au cours des mois qu'il a passes a Arles et Saint-Remy-de-Provence dans sa folle quête du "soleil jaune". Reste les lieux et paysages ou ils furent peints.
"Puissent les artistes se retrouver à Arles" avait souhaité Van Gogh. Attiré par l'inimitable lumière de Provence, l'artiste y composa ses plus belles toiles. Balade émouvante sur les traces d'un peintre tourmenté, fasciné par la couleur.
Début 1888, Vincent Van Gogh quitte Paris pour Arles, en quête de cette lumière du Midi que lui avait vantée Toulouse-Lautrec, convaincu qu'elle ressemblait à celle des estampes japonaises qu'il admirait tant. "Je crois que tout l'avenir de l'art nouveau se trouve dans le Midi" écrit-il alors à son frère. Outre le ciel d'azur tranchant et l'air d'une clarté absolue, les yeux du peintre s'enivrent des fruitiers en fleurs, des lauriers-roses, de la terre violette, de l'argent des oliviers, du vert profond des cyprès. Ce sont ces couleurs qui le marquent, plus que les beautés architecturales qu'ont laissé les Romains dans toute la ville, ou les traces d'une riche époque gothique.
Aussi intense que la lumière, une fiévreuse inspiration le pousse à exécuter des centaines de dessins et de toiles durant les quinze mois de son séjour arlésien, dont les plus célèbres de ses œuvres. La tentation est grande alors de se mettre sur ses pas pour retrouver les lieux qui ont fait la renommée de l'artiste autant que celle de la ville.
Même si certains lieux précis ont disparu, des panneaux signalent les endroits où Van Gogh a posé son chevalet. Sur la place du Forum d'Arles, on retrouvera le Café le soir, flaque de lueur jaune attirant immanquablement le regard, et non loin les Arènes. Au bord du Rhône on reconnaîtra l'Escalier du pont de Trinquetaille et, le soir venu, la Nuit étoilée. Place Lamartine était la Maison jaune où logeait Vincent Van Gogh, malheureusement bombardée en 1944. Mais la chambre qu'il occupait a été reconstituée dans un bâtiment souvenir au rond-point des Arènes. Le Vieux Moulin, ensuite, rue Mireille, le Jardin public, boulevard des Lices, le magnifique Jardin de la maison de santé où Van Gogh fut interné après s'être coupé le lobe de l'oreille, devenue bibliothèque. Et pour terminer ce périple-hommage, aux abords de la cité, les fameux Alyscamps, avenue de tombeaux romains, que Gauguin vint représenter aussi aux côtés de son ami, motif toujours existant comme le Pont de Langlois aux lavandières.