Au tout début du XIVème siècle, Avignon s'est remise des événements du siècle précédent. Si elle n'a pas retrouvé le rôle de puissance régionale auquel elle aspirait, la ville a rapidement pansé ses plaies : le pont Saint Bénézet est réparé, et la double enceinte reconstruite. Après quelques velléités de rébellion contre l'autorité capétienne, les avignonnais semblent s'être assagis. La ville compte alors entre 4 000 et 6 000 habitants, chiffre important au Moyen-âge.
Depuis longtemps déjà et surtout pendant la deuxième moitié du XIII° siècle, le pape a l'habitude de résider hors de Rome. Innocent VI, par exemple, séjourna plusieurs années à Lyon entre 1245 et 1251.
Quand le pape Clément V arrive à Avignon en 1309, accueilli par les Dominicains, il n'a pas l'intention de s'y établir définitivement ni de faire de cette ville une nouvelle capitale de la chrétienté. C'est pourtant le rôle que la ville va jouer pendant un siècle.
Le choix d'Avignon comme lieu de résidence permanent est dû essentiellement à des considérations politiques. Le pape ne veut plus résider dans une Rome déchirée par des clans rivaux, en proie à des émeutes quasi-permanentes. Depuis le Schisme entre Église d'Orient et d'Occident, Rome se trouve excentrée par rapport au centre de la chrétienté catholique dont les royaumes de France et d'Angleterre sont les deux grandes puissances rivales. Avignon jouxte le Comtat Venaissin, terre de l'Eglise depuis 1274. La ville elle même appartient à Charles II d'Anjou, comte de Provence mais aussi vassal et fidèle allié du pape en tant que roi de Naples. La Provence, pacifiée, jouit d'une paix profonde depuis un demi-siècle.
Pendant la première période, de 1309 à 1376, sept papes se succèdent à Avignon : Clément V, Jean XXII, Benoît XII, Clément VI, Innocent VI, Urbain V et Grégoire XI. Ces années vont radicalement transformer la ville et la marquer d'une empreinte à laquelle elle doit encore sa renommée mondiale.
L'installation du pape et de sa cour provoque une formidable augmentation de la population. Avignon devait certainement compter près de 40 000 habitants. Ce chiffre énorme pour cette époque, en faisait une des plus grandes villes d'Europe et sûrement la plus cosmopolite.
Portrait des Papes d'Avignon
Le célèbre Palais des Papes, palais fortifié à l'envergure colossale, fut édifié à partir de 1335 sous le pontificat de Benoît XII. A la fin de celui de son successeur Clément VI, en 1352, il est pratiquement terminé. Dans toute la ville et ses environs, les cardinaux se font construire des "livrées cardinalices" somptueuses, rivalisant de magnificence et d'ostentation. Le Petit Palais et la Livrée Ceccano en sont de magnifiques exemples, cette dernière abrite aujourd'hui la bibliothèque municipale. La ville entière se transforme et se pare de monuments gothiques : on reconstruit, on agrandit, on embellit les églises, les monastères et les couvents. Les habitations débordent en dehors des remparts devenus trop étroits. Le pape décide en 1355 la construction d'une nouvelle enceinte pour se protéger des incursions de bandes de routiers qui parcourent et pillent la région.
Le prestige et le faste de la papauté avignonnaise atteint son apogée sous le brillant pontificat de Clément VI (1342-1352) qui racheta à la reine Jeanne la ville d'Avignon pour 80 000 florins d'or.
La seconde partie du XIII° siècle est une période troublée. Pendant les nombreuses trêves de la guerre de 100 ans entre le royaume de France et d'Angleterre, des bandes de mercenaires désoeuvrés forment les Grandes Compagnies. Pour leur propre compte, ils pillent, massacrent la population et sèment la terreur sur leur passage. Certaines se dirigent vers Avignon, attirées par la concentration des richesses de l'Eglise. En 1357 et 1358, le Comtat est dévasté et Avignon est menacée. Le pape préfère payer une rançon pour éloigner le danger.
Une nouvelle fois en 1360, le pape préfère payer mais l'insécurité persiste. En 1365, Bertrand du Guesclin, en route vers l'Espagne à la tête d'une armée de routiers, s'arrête à Villeneuve et exige une énorme rançon dont le pape Urbain V s'acquitte. En plus des routiers, la peste est apparue en Europe. Les épidémies déciment régulièrement la population. La première, la peste de 1348-1349 fut la plus terrible. Les morts se comptent par milliers dans la ville. Elle est de retour en 1361, accompagnée de la famine.
Le pape Grégoire XI, pressé par les romains, motivé par les désordres et les révoltes dans ses États Pontificaux, rentre à Rome le 17 janvier 1377 après trois mois et demi d'un épuisant voyage. Il y meurt l'année suivante, le 27 mars 1378.
La mort de Grégoire XI ouvre une période trouble pour la papauté. Sous la pression d'émeutiers romains, les cardinaux élisent un pape italien, qui prend le nom de Urbain VI. Puis certains d'entre eux, français pour la plupart, considérant cette élection comme nulle, se réunissent à nouveau et élisent un nouveau pape, Clément VII, qui s'installe à Avignon en 1379. Le premier est soutenu par l'Italie du centre et du nord, l'empereur germanique, les Flandres et le roi d'Angleterre. Le second par le royaume de Naples, la France et l'Espagne.
La division de l'Eglise catholique en deux obédiences durera jusqu'en 1409. Le successeur de Clément VII, Benoît XIII, va perdre progressivement tout ses partisans, jusqu'à se retrouver assiégé dans le palais des Papes par les avignonnais et y rester prisonnier pendant cinq ans. Il s'en évade dans la nuit du 11 au 12 mars 1403. Il meurt en 1409 chez son dernier partisan, le roi d'Aragon. Son neveu, Rodrigo de Luna, se défendit dans le palais encore pendant 17 mois. Il fit démolir toutes les maisons devant le palais pour éviter que ses adversaires ne se faufilent jusque devant les murs, formant la grande esplanade que l'on connait aujourd'hui.
Le Grand Schisme
La mort de Grégoire XI ouvre une période trouble pour la papauté. Sous la pression d'émeutiers romains, les cardinaux élisent un pape italien, qui prend le nom de Urbain VI. Puis certains d'entre eux, français pour la plupart, considérant cette élection comme nulle, se réunissent à nouveau et élisent un nouveau pape, Clément VII, qui s'installe à Avignon en 1379. Le premier est soutenu par l'Italie du centre et du nord, l'empereur germanique, les Flandres et le roi d'Angleterre. Le second par le royaume de Naples, la France et l'Espagne.
La division de l'Eglise catholique en deux obédiences durera jusqu'en 1409. Le successeur de Clément VII, Benoît XIII, va perdre progressivement tout ses partisans, jusqu'à se retrouver assiégé dans le palais des Papes par les avignonnais et y rester prisonnier pendant cinq ans. Il s'en évade dans la nuit du 11 au 12 mars 1403. Il meurt en 1409 chez son dernier partisan, le roi d'Aragon. Son neveu, Rodrigo de Luna, se défendit dans le palais encore pendant 17 mois. Il fit démolir toutes les maisons devant le palais pour éviter que ses adversaires ne se faufilent jusque devant les murs, formant la grande esplanade que l'on connait aujourd'hui.
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