Taureau de Camargue

Le taureau est incontestablement le roi de Camargue. Les grands troupeaux sont appelés "Manades" et sont élevés uniquement pour la course camarguaise. Le taureau, dans les arènes, est affronté par une dizaine de "razeteurs" qui vont tenter de lui ravir la cocarde attachée entre les cornes par des ficelles. Agressivité, brio, intelligence du combat vont en faire un dieu des arènes provençales et languedociennes. La course dure quinze minutes.

Taureaux sauvages de Camargue

Ensuite le taureau rentrera à la manade et ne fera une autre course que deux ou trois semaines plus tard. Les cocardiers (c'est ainsi que l'on nomme les taureaux vedettes) courent environ six ou sept fois par an. A la fin de leur carrière, vers quatorze ou quinze ans, ils passeront une retraite paisible dans la manade. A leur mort, ils seront enterrés debout, la tête tournée vers la mer, avec stelles ou statues à leur effigie. Les grands cocardiers ne perdent jamais leur notoriété et toute la Camargue rêve encore des exploits du "Provence" ou du "Sanglier".

Le taureau est de toutes les fêtes. Pendant "la vote" tout le village vit au rythme des abrivado et des bandido. La grande course de l'après-midi tire de la sieste tout le monde.
Le métier de Manadier est un métier de passion. Que d'heures passées dans l'ombre pour soigner les bêtes, les sauver de l'eau, garder "à bâton planté" par tous les temps pour les faire manger. C'est une vie rude, dangereuse, impécunieuse, dont la récompense sera peut-être après de longues années ". Le Taureau" qui deviendra célèbre et qui fera briller la devise de la manade. Quelques "Carmen" pendant une course vous font battre le coeur et vous mettent les larmes aux yeux.

Les manades sont le garant des espaces naturels en Camargue. Notre jeunesse aime passionément les traditions taurines. Tous les enfants rêvent d'être gardians ou razeteurs et les jeunes filles, portant avec grâce le ruban pour la fête virginenque, se voient un jour reine d'Arles. Le Fe Di Biou est dans le coeur des camarguais.

Texte : Françoise Peytavin, présidente de l'Association des Eleveurs de Taureaux de Courses Camarguaises


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