Jean-Henri Fabre

Jean-Henri Casimir FABRE, voit le jour dans l'Aveyron à Saint Léons du Lévezou près de Millau, le 22 décembre 1823.

Agé de 19 ans, il obtient une place d'instituteur à Carpentras puis, en 1849, son affectation pour la chaire de physique au collège d'Ajaccio. La Corse lui ouvre un horizon de découvertes et de recherches qui complètent les observations qu'il a pu faire du Mont Ventoux.

Il arpente tellement le littoral qu'il contracte des fièvres. C'est lorsqu'il se voit contraint de demander son retour sur le continent que survint sa nomination au lycée d'Avignon, en janvier 1853.


Petit à petit, le plaisir d'observer, d'étudier cette nature qui l'attire de plus en plus, se transforme en une véritable passion. Il écrit le fameux mémoire qui allait le révéler au monde scientifique. La ville lui confie le poste de conservateur du musée Requien et bientôt les cours municipaux. Victor DURUY soucieux de l'éducation du peuple, décide la création de cours du soir pour adultes. Jean Henri FABRE, l'ami du ministre, est pressenti pour en assurer la direction à Avignon.

Il s'installe dans l'ancienne abbaye de Saint-Martial, construite sous Clément VII au XIV° siècle, et y donne des cours libres restés fameux, tant par ceux qui les suivirent que par sa manière de les enseigner.

Mais ses prestations ne plaisent pas à tout le monde, il est dénoncé publiquement, montré du doigt du haut de la chaire, et signalé comme un être dangereux et subversif. Même ses deux propriétaires de la rue des Teinturiers lui somment de quitter la maison qu'elles lui louaient, à l'angle des rues des Teinturiers et du Bon Martinet.

Harmas de Fabre à Sérignan-du-Comtat

Harmas de Fabre : cabinet de travail

Jean Henri FABRE s'exile à Orange. Pendant les huit années passées dans la ville romaine, il écrit, publie une trentaine de recueils et plusieur dizaines de manuels scolaires, observe la nature, classe ses notes et peut enfin rassembler un nombre suffisant d'études, pour établir en fin d'année 1878, le manuscrit de ce qui sera le premier volume des "Souvenirs entomologiques". Avec le revenu de son travail il a juste l'argent nécessaire pour s'offrir en 1879 une petite propriété à SERIGNAN, qu'il surnomme l'Harmas. L'Harmas Jean Henri Fabre est une propriété d'Etat qui appartient au Muséum National d'Histoire Naturelle depuis 1922.

A partir de 1894, la vie devient plus difficile, le revenu de ses livres de classe baisse considérablement car si sa réputation a largement dépassé les frontières, seule une élite est intéressée.


Il faut dire que ses livres sont d'aspect peu alléchant pour le grand public, le papier en est de qualité mineure, le titre: "Souvenirs entomologiques", engage peu le lecteur à découvrir leur contenu ; en les feuilletant on n'y trouve que peu d'illustrations, alors que leur auteur possédait un fabuleux talent d'aquarelliste. FABRE avait volontairement fait ce choix, occultant entièrement le côté attrayant et superficiel. Il jugeait que seul le contenu qu'il avait soigneusement rédigé avait de l'importance.

On comprend parfaitement sa pensée quand on parcourt ceux-ci. Nul autre que lui ne parla si bien des insectes et de la nature: "Le poème immense de la création n'a jamais eu un aussi familier et plus lumineux interprète", dira avec justesse le docteur LEGROS, qui n'hésite pas à le comparer à REAUMUR, dont il voit en lui le continuateur.


Depuis 1887 il est membre correspondant de l'Institut qui lui décerne un de ses prix les plus importants, le PETIT-D'ORMOY (doté de 10.000 F), deux ans plus tard.

Il reçoit aussi les prix MONTYON, THORE, DOLFUSS, NEE et GEGNER. Ce dernier lui fut remis la première fois en 1903 puis tous les ans jusqu'en 1914, soit onze fois.

Depuis plusieurs années, il peint avec un réalisme étonnant de vérité et de couleurs toutes les espèces de champignons que l'on trouve en Provence, soit prés de 700 chefs-d'oeuvres. Il en parle à MISTRAL, venu le visiter en ce printemps de 1908.

Jean Henri FabreMISTRAL ému par tant de simplicité, de sagesse, de dignité presque indigente, réagit au travers des colonnes du journal "Le Matin", où dans un grand article il parle de la profonde misère où se trouve le naturaliste.

C'est alors que le naturaliste devient "à la mode", on se bat pour qu'il obtienne bourses, prix et dons.


"Il était temps", dira-t-il dans ce langage aussi imagé que pittoresque qui le caractérise car un peu plus : "les violons seraient venus trop tard". En effet, le vieil homme décline irrémédiablement, sa vue se brouille, il peut à peine signer son nom d'une écriture désormais tremblotante et presque illisible, il ne marche plus qu'avec grande difficulté.

Puis ce fut la déclaration de guerre.

Le 11 octobre, à six heures du soir, il s'éteint, âgé de 92 ans.


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