Esprit Requien

Célèbre naturaliste du XIXe siècle, Esprit Requien est le plus illustre scientifique avignonnais. Issu d'une vieille famille de la bourgeoisie, il se consacre à la botanique, il réalise le premier inventaire botanique de la Corse et le premier relevé de l'étagement du Mont Ventoux, il s'occupe très activement du Jardin Botanique et constitue un herbier qui demeure aujourd'hui une référence (il est considéré comme le cinquième de France).


Précurseur de la phytosociologie, esprit très éclectique, il s'intéresse à la quasi totalité du monde des Sciences, notamment à la paléontologie et la malacologie, branches pour lesquelles il forme de riches collections. Esprit Requien est en contact avec les plus grands scientifiques de son temps, Egerton, d'Orbigny, de Candolle, Bentham ... qui, en hommage, lui ont dédié de nombreuses espèces nouvelles (75) : Requienia ammonia, Narcissus requieni....

Lui-même est l'auteur de nombreuses descriptions (109), notamment en botanique et en malacologie : Mentha insularis, Narcissus juncifolius, Venus picturata ....


Esprit Requien était le fils d'un tanneur dont l'atelier se trouvait au rez-de-chaussée de la rue de l'Ombre (Rue Cassan), Esprit y est né en 1788 et y a passé la plus grande partie de sa vie. Le critique Armand de Pontmartin, familier du botaniste raconte dans Seconde Jeunesse : "Son hospitalité égalait son savoir. J'en ai peu connu de plus expansives, de plus cordiales, de plus avenantes, de plus absolues... Comme sa table était excellente, ses dîners du dimanche...avaient un succès universel. J'ai vu à cette table hospitalière le duc de Luynes, Horace Vernet, Paul Delaroche, Marmier, Méry, Ampère, Fauriel, M. de Mirbel, ... Champmartin, Liszt, Castil-Blaze...et naturellement Mérimée. "


La correspondance qu'entretinrent Prosper Mérimée et Esprit Requien est restée célèbre ; elle a été publiée en 1898 dans la Revue de Paris.

On y apprend, par exemple, que les deux Inspecteurs des Travaux Historiques se sont révoltés contre le projet d'un ingénieur, Talabot, qui avait séduit le conseil municipal de l'époque : faire passer une voie de chemin de fer sur les remparts ! La gare devait être installée Porte de l'Oulle et un tunnel passait sous le Rocher des Doms.


Le musée d'histoire naturelle qui porte maintenant le nom de son fondateur, est installé depuis 1940 dans l'hôtel de Raphélis de Soissans (XVIII° s.), rue Joseph Vernet. Outre un herbier riche de 300.000 échantillons, on peut y voir fossiles, cristaux, animaux empaillés, des spécimens récoltés par Esprit Requien et Jean-Henri Fabre, conservateur du musée de 1866 à 1873.


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