La recette du véritable savon de Marseille n’a guère changé depuis des décennies ni le matériel de fabrication. Composé de 72 % d’huile, de soude et d’eau, il cuit dans des chaudrons plusieurs jours et c’est dans cette « cuite » que réside le secret des maîtres savonniers. Dernière étape avant le coulage de la pâte dans les mises, le relargage ou rinçage à l’eau salée pour neutraliser la soude. Pour être sûr qu’il n’en reste plus, on goûte le savon !
Dès l’origine, les ressources oléicoles de la Provence ont fait de l’huile d’olive le composant essentiel du savon de Marseille. Plus exactement, c’est l’huile de grignons d’olive qui est utilisée. Elle est obtenue, après la première pression qui donne l’huile alimentaire, en pressant une seconde fois les noyaux et la pulpe.
Marius Fabre est le seul fabricant actuel produisant un savon liquide par saponification de l’huile de grignons d’olive, lui donnant cette couleur caractéristique et naturelle. Elaboré en chaudron, il respecte le procédé de fabrication du savon de Marseille ; c'est le Savon liquide de Marseille.
A l’inverse, les autres savons liquides du commerce, dits " à l’huile d’olive", ne contiennent qu’un très faible pourcentage d’huile d’olive rajoutée.
C’est à partir des cendres d’une plante des terrains salés de Camargue, la soude maritime, qu’était produit le carbonate de soude.
En 1791, Nicolas Leblanc met au point un procédé de fabrication de soude artificielle à partir du sel marin, et révolutionne la savonnerie.
La soude provoque la réaction chimique de saponification des huiles végétales en ébullition dans le chaudron, ce qui permet d’obtenir du savon.
La potasse permet également d’obtenir la saponification en chaudron mais contrairement à la soude qui permet d’obtenir un savon dur, les huiles végétales saponifiées par la potasse produisent un savon qui reste mou (savon noir mou) voire même liquide (savon liquide de Marseille et savon noir liquide).